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Publié le lundi 9 octobre 2023
Les membres proposent... 2023-24
Lecture à plusieurs du livre d’Éric Laurent...
Les jeudis 28 sept., 23 nov., 21 déc. 2023 - 21h - Visioconférence

Lecture à plusieurs du livre d’Éric Laurent L’envers de la biopolitique. Une écriture pour la jouissance
Plusieurs membres de l’ACF en Normandie se réunissent par zoom chaque mois pour lire ensemble et commenter le livre d’Éric Laurent, dans un aller et retour avec les textes de Lacan que lui-même commente.
S’en dégagent les perspectives nouvelles que le dernier enseignement de Lacan met à jour pas sans se référer à l’ensemble de son enseignement.
Ce 28 septembre 2023, nous avons poursuivi l’étude du livre d’Eric Laurent, où nous étions arrêtés à la page 171. Nous avons mis à l’étude quelques points importants, notamment l’idée que Lacan fait correspondre l’histoire avec le sens qui fuit. Nous y avons vu de même que ceux qui ont choisi de devenir des personnages, de participer à l’histoire, s’en sont fait un escabeau, mais en ont été aveuglés.
Par ailleurs, Éric Laurent place d’un côté le corps, le symptôme et de l’autre côté, le sens de l’histoire et la fuite que celui-ci comporte. Ainsi, il indique que le corps et son symptôme sont décalés par rapport au sens qui fuit. Ce qui est symptomatique, ce qui reste et ne fuit pas, ne peut s’appréhender par le sens.
Il a ensuite été question de s’interroger à partir des termes « déportés » et « les déplacés ». Cela a amené à échanges et discussion autour de la dimension de l’exode, qui est la face visible de la fuite de l’histoire. Joyce était un exilé avec une dimension de « sérieux » au sens de « ce qui fait série », répétition. Pour Joyce, il s’agit d’une certaine constance de son exil, sans soumission au sens, quelque chose qui ne participe pas à l’histoire. C’est l’exil hors sens.
Nous avons par la suite échangé concernant la dimension de l’habeas corpus, cité par E. Laurent. Dans sa définition, l’habeas corpus est ce qui renvoie à la liberté de l’individu, au contrôle qu’il doit avoir de son propre corps et de ses biens. « L’envers de l’habeas corpus » dont parle E. Laurent, intervient lorsqu’il n’y a pas le contrôle de son corps et de ses biens. C’est-à-dire que le corps, le symptôme, est d’un côté et le sens de l’histoire de l’autre. Le corps c’est ce qui résiste au sens. Il n’y a pas d’être du corps. Il n’y a qu’une relation d’avoir un corps et, il est compliqué de se représenter, qu’on ne peut pas se passer de l’image, qu’on est en adoration devant le corps…
Cet échange nous a permis de situer ce qui est du côté du corps avec son symptôme, à savoir son symptôme dans sa dimension réelle, et ce qui est du côté du sens de l’histoire des déportés, ceux qui choisissent l’histoire et son sens en quelque sorte.
Ainsi, cela nous a permis de préciser la phrase d’E. Laurent « puisque l’homme a un corps c’est par le corps qu’on l’a1 » : à savoir qu’à partir du moment où l’homme a un corps, c’est par le corps qu’il a le symptôme. Étant entendu que le corps renvoie au symptôme dans ce qui ne peut être pris dans le sens ou dans ce qui résiste au sens, et donc ne peut être traité par ça. Ce n’est pas le corps de l’habeas corpus, celui des biens, ni celui du symbolique, ni de l’imaginaire. C’est le corps du symptôme.
Et, cette dimension symptomatique du corps, qui ne peut s’attraper par le sens, ça les aveugle. C’est-à-dire que de monter sur cette scène-là, en prenant une certaine place historiquement visible et repérable par l’histoire, les aveugle. Nous parlons là du signifiant-maître, tout seul, dans sa percussion du corps et non pas le signifiant-maître produisant du sens ou ayant des effets de sens.
Dans son intertitre, Joyce trans, E. Laurent écrit que « Joyce ne se tient pour femme à l’occasion que de s’accomplir en tant que symptôme2 » et il précise trois points :
- être symptôme féminin,
- le symptôme hystérique, c’est s’intéresser au symptôme de l’autre comme tel. Qui est à différencier de « être symptôme pour un autre corps », sur le versant féminin. C’est un symptôme à la puissance 2 : le symptôme du symptôme. C’est différent de : être symptôme.
- le « symptomatologie ».
« Joyce ne s’adresse pas a un corps donné » : ni homme, ni femme. Dans l’équivoque, il y a : « corps donné » et « coordonnée ». Ce dernier terme implique une relation entre un élément et un autre. C’est-à-dire entre un 1 et un 2 : un corps avec un autre corps ou un corps avec le sien. C’est branché sur un corps qui a un 2. Joyce, lui, reste un corps 1, un corps hors-sens.
E. Laurent, indique que le texte même de Joyce est une énigme a déchiffrer mais qui n’intéresse pas au symptôme de l’autre, au 2. Joyce ne s’y intéresse pas. Il n’est pas articulé et donc il n’y a pas de prise par le sens. Il n’est pas articulé au symptôme de chacun.
Le texte de Joyce n’intéresse pas le lecteur à son propre symptôme, précise E. Laurent. En effet, quand on lit Joyce on ne ressent rien. On n’est pas affecté, il n’y a pas de 2, pas de sens, pas d’effet de sens, ni de ressenti. Donc, cela ne nous intéresse pas à notre symptôme. Cela signifie que ce qui nous passionne dans un texte, c’est ce qui nous intéresse à notre symptôme. Et, le symptôme c’est ce qui nous affecte. Pour que le corps soit affecté, il faut en passer par le 2, qui cogne sur le 1 de jouissance qui itère. Alors que pour Joyce, l’énigme du symptôme se déporte sur l’énigme du texte à déchiffrer. C’est à ce titre que Joyce n’est pas dans une position féminine puisque justement la position féminine, si on suit Lacan, c’est d’intéresser le corps du sujet à son symptôme. Il y a une tentative chez Joyce d’aller de ce côté-là mais « qui rate dans sa chute ». L’idée de s’accomplir en tant que symptôme est ratée dans sa chute.
Alexia Lefebvre-Hautot
Notes :
1 Laurent E., L’envers de la biopolitique, éd.Navarin, Le champ Freudien, p. 172.
2 Ibid., p.173.
Jeudi 9 novembre 23 novembre
Nous poursuivrons l’étude du livre d’E. Laurent, à partir de la page 175, Lacan post-joycien.
Ce 23 novembre, nous avons repris l’étude du livre d’E. Laurent à partir de la page 175, « Lacan post-joycien ».
Un premier questionnement nous a conduit à travailler autour de la formule « se faire la dupe du père ». En effet, Joyce, à travers ses écrits, se faisait « la dupe du père », s’en servant comme modèle, tout en s’en passant. Joyce n’est pas assujetti au nom-du-père. Il se fait lui-même un nom par le biais de son art. Il dit de son père : « Il ne m’a jamais parlé de mes livres, mais il ne pouvait me renier. L’humour d’Ulysse est le sien [...] Le livre est son portrait craché ». Ce qui fait dire à E. Laurent que : « Joyce a su se passer du père en se servant de celui-ci comme modèle pour son art ».
Nous avons pu noter qu’il en est de même pour J. Prévert, qui se faisait lui aussi la dupe du père. Nous avons repris en partie le texte de Dominique Laurent1 dont voici une citation : « la passion particulière dont Prévert a témoigné dans son œuvre poétique pour dénoncer l’imposture paternelle » et un peu plus loin : « Pour le poète […] la figure paternelle est marquée du sceau de la dérision la plus totale. » ou encore, « Il apparut à Jacques comme un père qui ne rimait à rien » et Prévert, lui, s’attacha à rimer à quelque chose.
C’est là la force d’un destin, passant de force à farce. Joyce fait une farce de la version œdipienne, passant par la version du père. Alors, il est « non dupe », en même temps qu’il se fait la dupe du père, à savoir qu’il en fait « le portrait craché », dans une certaine ironie, une certaine farce. Voilà que le drame pour certains devient farce. C’est aussi ce que l’on voit dans la fin d’analyse, où quelque chose de ce qui faisait tragédie, drame, devient comique. J. Prévert et Joyce se moquent de la force du destin et l’on trouve là « le choix forcé de la farce », renvoyant à la dimension de la mission et la répétition.
Un bref rappel de ce que note Lacan dans Le sinthome, concernant « la démission paternelle » a pu être évoqué. Lacan considère que le père de Joyce ne lui a rien transmis ayant pour résonance chez Joyce une mission, qui serait à la mesure de la démission paternelle. Il en va de même chez J. Prévert. Pour préciser un peu les choses, Joyce et J. Prévert se passent du nom-du-père et se servent de l’imposture paternelle, faisant de la démission paternelle – l’imposture – une mission, un sinthome. C’est peut-être une façon de ne pas être fou, de faire en sorte que ça ait l’air de tenir. Ainsi, dénoncer l’imposture c’est, d’une certaine manière s’en servir.
C’est différent pour Schreber, aux prises avec un père féroce, se prenant pour un père. Quand Schreber écrit ses mémoires, il écrit plutôt son délire, mais il n’est pas sûr qu’il se serve du père. Il en est plutôt la victime et essaye de répliquer, de faire face à ce qu’à été pour lui un père de la jouissance. On y voit bien les efforts de réplique mais sans en passer par la farce. Et, si Joyce lui-même fait un effort de réplique, c’est un effort de farce. Chez Schreber, il y un traitement des voies et d’un monde qui puisse tenir debout. Alors que Joyce n’est pas en rupture. Il est un écrivain reconnu. Chez Schreber, il s’agit plutôt d’une reconstruction à partir de décombres.
Nous sommes ensuite passés au chapitre suivant, « L’impossible portrait de l’artiste ». Nous avons échangé autour de ce questionnement de E. Laurent « Comment donner chair à ce qui, au-delà de l’image, est invisible, comment rendre visible un « mouvement de l’âme » ou les « formes de la subjectivité ? » Nous y avons lu que « le mouvement le plus intime de l’être », est ce que cherche à attraper Rembrandt.
Alexia Lefebvre-Hautot
Note :
1 Laurent D., « Lacan et Prévert », La Cause Freudienne n°79, pp. à 192 - 196.
Jeudi 21 décembre
Nous poursuivrons le chapitre « L’impossible portrait de l’artiste » à la page 182, à partir du sous chapitre « Rothko : le corps de l’abstraction ».
Ce groupe est ouvert à de nouveaux inscrits.
Studiolo
Les jeudis 28 septembre, 9 novembre 23 novembre, 21 décembre 2023 à 21h en visioconférence ZOOM
Un lien Zoom est adressé aux participants avant chaque séance.
Participation aux frais : 5 € par soirée ou 25 € pour l’année et pour l’ensemble des activités et séminaires proposés par l’ACF-Normandie. Réduction de 50 % pour les étudiants.
Responsable et contact : Alexia Lefebvre Hautot
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