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Publié le mercredi 28 août 2013

ACF 2013-14 et Fédération française d’étude de la reproduction

Conférences d’actualité – Le désir d’enfant à l’heure de la science : incidences éthiques

Vendredi 27 septembre 2013 de 14h à 16h – Rouen

La Fédération française d’étude de la reproduction invite l’Association Cause freudienne en Normandie à participer aux Conférences d’actualité qu’elle organise dans le cadre de ses 18èmes Journées Annuelles.

Trois oratrices se succéderont à la tribune :

- Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de Biomédecine
- Séverine Mathieu, qui interviendra sous le titre L’enfant des possibles
- Dominique Laurent, qui interviendra sur Le désir d’enfant à l’heure de la science : incidences éthiques

Les exposés seront suivis d’une table ronde et d’un débat en présence des orateurs et du Pr Nathalie Rives, Présidente du congrès, avec la participation de Marie-Hélène Doguet-Dziomba, Valérie Pera Guillot, Yves Quillien et Marie-Claude Sureau.

Le désir d’enfant face à la science
Valérie Pera Guillot, Déléguée régionale de l’ACF-Normandie

Les avancées de la science conduisent à des applications techniques qui repoussent toujours plus loin les limites du possible. La médecine de la reproduction est spécialement concernée par ces découvertes.
Dès les années 1970, les techniques d’IAD (insémination artificielle avec sperme de donneur) marquaient la dissociation entre la procréation et le rapport sexuel. Elles introduisaient la dimension d’un tiers, le donneur entre le père et l’enfant et mettaient en question la paternité sociale au regard de la parenté biologique. Depuis, les biotechnologies n’ont pas cessé d’évoluer, permettant une mise en application des découvertes scientifiques les plus récentes. Ainsi avec le don d’ovocytes et la GPA (gestation pour autrui), la grossesse n’est plus synonyme de maternité, et ce n’est plus seulement le père qui est incertain mais aussi la mère. Les comités d’éthique élaborent de nouvelles garanties, tentant de borner, d’ordonner la science et ses applications. Pourtant la science maintient sa poussée et l’accélération de ses applications, sous l’effet du discours capitaliste, plie la nature à ses règles.
Séverine Mathieu rend compte de ces phénomènes avec une grande précision dans son ouvrage L’enfant des possibles1, écrit à partir d’une enquête menée au sein d’un service de biologie de la reproduction. Elle met en évidence les conséquences de ces prouesses scientifiques sur la structure de la famille et interroge les contours d’une parentalité multiple qui ne gommerait pas la fonction des donneurs. Une question traverse le livre : « Comment repenser la filiation en modernité ? » (p. 19)

Les praticiens rencontrés par Séverine Mathieu dans le cadre de son enquête semblent plutôt favorables à une fiction de la filiation qui relève de la famille traditionnelle. Médecins et patients partagent également le souci de maintenir l’anonymat du donneur de gamètes, spécialement en ce qui concerne le don de spermatozoïdes. L’anonymat garantirait le statut de celui qui élève l’enfant, le père social, comme le « vrai » père.

Mais la fonction du père a changé, la filiation aussi. D’une part les demandes d’enfants nés via l’IAD, qui défendent le droit de savoir qui est le donneur, d’autre part les débats que la France a récemment connus à l’occasion du vote de la loi instituant le mariage pour tous, avec à l’horizon l’invention de nouveaux liens de parenté, témoignent de ces changements.
La psychanalyse s’inscrit dans ce débat, elle l’a fait récemment lors d’un colloque sur Le désir et la loi2, mettant en tension ces deux énoncés de Lacan : « L’Eglise catholique affirme qu’il y a un rapport sexuel, c’est celui qui aboutit à faire des (…) enfants3 » et cet autre énoncé, « Il n’y a pas de rapport sexuel », énoncé qui recouvre l’impensable de l’origine, du sexe, de la mort.

La science repousse les limites de cet impensable et offre des solutions qui bousculent les repères symboliques dans lesquels le sujet s’inscrivait jusque là. La psychanalyse est convoquée en ce point, pour permettre à chacun d’inventer sa solution, toujours singulière, face à l’impensable.
Dominique Laurent, psychiatre, psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause freudienne, interviendra sous le titre « Le désir d’enfant à l’heure de la science : incidences éthiques ». Nous débattrons avec elle de la façon dont l’éthique de la psychanalyse appréhende ces nouveaux malaises.

Notes :
1 Mathieu S., L’enfant des possibles, Editions de l’Atelier, Paris, 2013.
2 « Quand les désirs deviennent des lois », colloque animé par Jacques-Alain Miller dans le cadre de l’Université Populaire Jacques Lacan, les 25 et 26 mai 2013, à la Maison de la Mutualité, Paris.
3 Lacan J., « Savoir, ignorance, vérité et jouissance », Je parle aux murs, Seuil, 2011, p. 36.

Vendredi 27 septembre 2013 de 14h à 16h

Faculté de Médecine et Pharmacie – Amphithéâtre 600
22, Bd Gambetta à Rouen
Consulter le plan d’accès.

Entrée gratuite, ouverte à tous

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