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Publié le jeudi 25 novembre 2021

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La différence autistique

Un livre de Jean-Claude Maleval

Présentation :

L’autisme ne se caractérise pas seulement par une autre intelligence, mais aussi par un fonctionnement subjectif et affectif original. Des conséquences en sont tirées pour un mode de prise en charge psychodynamique.

L’approche psychanalytique contemporaine de l’autisme considère celui-ci comme un mode de fonctionnement spécifique nécessitant une prise en charge adaptée. Elle se détourne radicalement de la recherche d’élucidation d’un passé enfoui pour s’orienter sur l’accompagnement à la construction, au développement et à l’évidement d’un bord. Ce dernier est constitué par trois éléments, qui peuvent s’interpénétrer, auxquels le sujet autiste fait régulièrement et spontanément appel : l’objet autistique, le double et l’intérêt spécifique. Un savoir inconscient sur la manière de se protéger de l’angoisse et du désir de l’Autre détermine une propension régulière et spontanée à se construire un bord. C’est en passant par celui-ci qu’un lien social peut s’instaurer et s’affermir.

4e de couverture

L’autisme est abordé par la psychanalyse contemporaine comme un mode de fonctionnement spécifique, nettement différenciable de la psychose et nécessitant une prise en charge adaptée. À l’encontre d’une opinion reçue, l’autiste s’intéresse beaucoup aux autres, sa solitude n’est pas fondée sur une volonté de retrait social, mais sur un évitement du désir de l’Autre, lequel suscite son angoisse majeure. La difficulté à engager la voix dans l’échange suscite deux manières distinctes d’investir le langage. La première produit une langue verbeuse, impropre à la communication, mais auto-satisfaisante ; la seconde génère une langue factuelle de signes, qui permet la communication, mais qui est coupée des affects. Pour se protéger du désir de l’Autre, l’autiste élit un bord, composé de trois éléments : l’objet autistique, le double et l’intérêt spécifique. L’autisme apparaît ainsi comme une structure subjective originale compatible avec les réussites existentielles les plus hautes, mais aussi avec des détresses sévères. Quand l’autisme s’accompagne d’un mal-être, le traitement orienté par la psychanalyse passe, non par l’élucidation d’un passé enfoui, mais par la construction, le développement et l’évidement du bord.


SOMMAIRE


Préface par Jacques-Alain Miller

Introduction

Pourquoi l’autisme n’est-il pas une psychose ?
Absence de délire et d’hallucinations verbales
La volonté d’immuabilité (sameness)
L’autisme ne se déclenche pas
L’autisme évolue vers l’autisme
Spécificité des écrits des autistes

De la structure autistique
La rétention initiale des objets de la pulsion
L’énonciation étouffée
Le gel des affects
L’aliénation retenue
Le « langage au repos » : le mutisme
La démutisation
Le babil autistique
La lalangue et l’affect d’angoisse
La langue qui explose : les vocalisations involontaires
La langue verbeuse
Les langues privées
La langue factuelle de signes figés
La langue factuelle de signes ordonnés
Gel et dégel du signifiant-maître
Une perception brouillée des ressentis corporels
Une identité floue
Une identité transitiviste
Une identité dissimulée
Le gel du S1 et celui des affects
L’identité assumée
La langue du « dégel des affects »
Le retour de la jouissance appareillée par le bord
Naissances du bord

Nourrir l’intelligence de l’autiste ne suffit pas
Le cognitivisme avec la psychanalyse
Le contact indirect
Les objets rassurants
Le refuge apaisant
Immuabilité et structuration de l’environnement
Valoriser l’intérêt spécifique
La psychanalyse sans le cognitivisme
L’angoisse de l’autiste perturbe son fonctionnement cognitif
Quête d’un point d’appui
Se faire accepter comme double
Un doux forçage

Modalités du transfert de l’autiste
Le transfert entravé et destructeur
Le transfert à un objet familier maîtrisé
Le transfert fusionnel à un double
Le transfert sur un assistant discret

Conclusion


Jean-Claude Maleval est psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne, membre de l’Association mondiale de psychanalyse et professeur émérite de psychologie clinique à l’Université Rennes 2.

Il est notamment l’auteur de Logique du délire (Masson, 1997), L’Autiste et sa voix (Seuil, 2009). Écoutez les autistes (Navarin, 2012), Étonnantes mystifications de la psychologie autoritaire (Navarin, 2012) et Repères pour la psychose ordinaire (Navarin, 2019).


Ce livre est édité aux Presses Universitaires de Vincennes ; il est possible de le commander sur ECF-Echoppe (25€) ; il est également disponible à la librairie de l’ACF-Normandie - envoyer un mail à Céline Guédin ou à Alexia Lefebvre Hautot.

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