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Publié le vendredi 25 décembre 2020

L’Edito de la déléguée régionale de l’ACF-Normandie

Calligraphies

Janvier 2021

L’an passé, j’écrivais que je ne savais pas écrire, ni bien ni beau. D’où le titre Calligraphies, que je souhaite garder pour l’année 2021 qui s’annonce.
Donc, Calligraphies à propos de la psychanalyse, et ce mois-ci pourquoi pas, de la science.
Le professeur François Ansermet, qui siège maintenant au Comité consultatif national d’Ethique, ajoute à cette paire improbable : l’art. Dans la revue Hermès, sous le titre « Art, science et psychanalyse : trois modes de relation à l’impossible », François Ansermet souligne les limites qui se rencontrent dans ces trois « faires », si je puis dire. Ou encore inventions, créations. Il note à propos des sciences qu’elles « sont devenues aujourd’hui un des lieux majeur de l’angoisse ». Après la gaité de la remarque d’Einstein qui rapporte que « la plus belle chose dont nous puissions faire l’expérience est le mystère », cette notation de 2015 a un côté de lecture au-delà de son temps de production.
Il note que « c’est en rapport avec les dévoilements du réel, de ce qui est impossible à saisir et à penser ».
Il cite aussi l’artiste Anselm Kiefer dans sa leçon inaugurale du Collège de France, qui porte un beau titre : « L’art survira à ses ruines ». Anselm Kiefer remarque que toute définition de l’art « se défait sur le seuil de son énoncé ». C’est cette limite de l’art qui permet que la définition de l’Art comme impossible se renouvelle dans chaque œuvre, « entre sa perte et sa renaissance ».
Je souhaite de tout cœur que l’art vivant, le spectacle vivant renaissent ! Et aussi que nous trouvions comment débatte encore dans l’ACF des propositions vivantes des arts.

Donc, la science.
L’actualité lui donne une place inédite me semble-t-il. J’ai relu avec profit l’article de Pierre Scriabine (dont la gaité et l’entrain me manquent !) « La science, le sujet et la psychanalyse ».
Il montre que la science « échoue à éliminer le sujet » même en essayant de mettre des nombres sur tout chose ! Y compris les émotions (Jacques-Alain MiIler le cite dans l’article « Neuro-, le nouveau réel »).

Au début du mois, ici même, j’essayais de rire, et de vous faire rire avec une « blague » : y aura-t-il un Noël cette année ? Eh, bien j’ai lu dans la presse cette question à peine transformée étudiée de façon très sérieuse, mais aussi assez triste. Encore du nombre. Oui, nous avons pu croire un instant sérieusement que cette année n’aurait pas de Noël, comme « les enfants pas sages » de mon enfance, menacés de ne pas avoir de « cadeaux de Noël ». C’était une possibilité qui arrivait encore un peu, parmi mes camarades. J’ai même reçu un livre de Contes pour Enfants pas sages de Jacques Prévert !
L’an passé, c’était impensable ! L’an prochain aurons-nous encore un Noël ?

En tout cas nous avons une ACF qui change, et qui travaille. Nous découvrons les avantages (limités) de la visio-conférence. En effet la région Normandie est grande en surface géographique, et les transports pas très « communs », disons. Donc l’image et le son transmis à distance ont permis des échanges très fructueux, et très sûrs sur le plan sanitaire, permettant une participation importante.
L’ACF invente, trouve, crée.

JPEGLa première manifestation à venir est une nouveauté : la libraire de l’ACF Marion Maurel organise une « Vente exceptionnelle de livres » à la Maison de la psychanalyse dimanche 3 Janvier. Elle est aussi disponible en « Click & collect ».

JPEGPuis nous aurons rendez-vous avec le séminaire en deux parties Janus : Schmilblick, un lieu pour parler des pratiques le 20 Janvier, toujours sur inscription, et l’autre face, Alpha plus Bêta, un lieu pour parler de la théorie, le 27 Janvier. Pour le moment le lieu (ici lieu comme lieu de débat, de réflexion) est encore prévu à la maison de la Psychanalyse, mais restez attentifs !

JPEGNotons tout de suite la deuxième séance du séminaire interne sur le cours de Jacques-Alain Miller « Choses de Finesse » qui aura lieu, si possible encore, à la Maison de la psychanalyse le 6 février 2021 – mais la visio-conférence n’est pas écartée. L’incertain nous touche, mais nous trouverons comment le contourner, avec les inventions de sujets, singuliers, un par un.

JPEGEnfin, au chapitre des nouveautés, vous avez pu lire avec profit et plaisir le premier numéro de « Préliminaires », journal mensuel du « travail en progrès » si je puis oser ce barbarisme, sur l’actualité de la causalité psychique : que devient la folie dans nos pratiques ? Le deuxième vient de paraître.
N’hésitez pas à contacter les référents, organisateurs, ou encore à proposer une participation, une question, la contradiction. Car depuis déjà longtemps, depuis Platon au moins, la pensée qui s’organise en savoir procède par contradiction. C’est la dialectique.

Bonnes fêtes, bonnes études, portez-vous bien, à l’année prochaine !

Catherine Grosbois, Déléguée régionale de l’ACF en Normandie.

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