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Publié le jeudi 21 septembre 2017

Université Populaire Jacques-Lacan

IRONIK ! – septembre 2017

Le bulletin Uforca numéro 25


Gatot Pujiarto, Royalty (Darah Biru), 2015



Les paradoxes de l'Autre



Comment parler de l’Autre à l’heure où son inexistence est consommée ? Si une psychanalyse amène à découvrir que l’Autre n’existe pas, que l’on est radicalement seul, elle nous apprend aussi qu’il reste un semblant nécessaire à tout lien social – et donc au discours analytique. En effet, « Pour le “Un” égaré, c’est toujours la chance inouïe d’établir avec l’Autre un rapport où les malentendus que vous avez avec vous-même ont une chance de se dissiper1 ».

Comme le déplie Dominique Miller, interviewée par Myriam Chérel, l’éthique lacanienne repose sur ces paradoxes : savoir que l’Autre n’existe pas, mais pourtant soutenir sa consistance afin que d’autres puissent y adresser leur question. Savoir que l’on est seul à répondre de ses actes, mais pourtant n’avoir de cesse de les élucider, et d’en rendre compte auprès de quelques autres. Vous verrez aussi comment les travaux de ce numéro parcourent de manière vive et précise le trajet de l’Autre dans l’enseignement de Lacan, tandis que les chroniques en font résonner les entours.

En ce mois de septembre, Ironik ! entame sa quatrième saison. De nouvelles rubriques voient le jour – « L’envers du numérique », « Échos des livres » –, de nouveaux correspondants, lanceurs d’alerte et assistants d’édition nous rejoignent, tandis que d’autres nous quittent. Qu’ils soient tous ici chaleureusement remerciés pour leur travail et leur engagement.

Ironikement vôtre,

Alice Delarue

Note :
1 Jacques-Alain Miller :« les prophéties de Lacan », Interview de Christophe Labbé et Olivia Recasens, Le Point, 18 août 2011

Les équipes d'Ironik !

Les correspondants :
Solenne Albert, Karoline Buchner, Marie-Claude Chauviré, Hervé Damase, Alice Delarue (responsable de la rédaction), Jean-Pierre Galloy, Catherine Grosbois, Françoise Haccoun, Lisa Huynh-Van, Katell Le Scouarnec, Didier Mathey, Anne-Marie Meiser, Maryvonne Michel, Ludivine Mochot, Rosana Montani, Myriam Papillon, Emmanuelle Rouyer, Guillaume Roy, Josselin Schaeffer, Dominique Szulzynger, Nadège Talbot, Patricia Wartelle.

L’équipe d’édition :
Marianne Bourineau, Marion Evin, Michèle Harroch (responsable de l’édition), Magali Lutrand, Édith Magnin, Marie-Catherine Mériadec, Françoise Monnier, Stéphane Montagnier, Marie-Christine Patureau-Mirand, Dominique Szulzynger.
Les lanceurs d’alerte Rodolphe Adam, Myriam Chérel, Jacqueline Dhéret, Quentin Dumoulin, Pénélope Fay, François-Xavier Fénérol, Philippe Lacadée, Sylvain Macalli, Olivier Thomas.

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Le billet du cartel

Nous faisons la rentrée avec un numéro d’Ironik ! studieux, qui se penche sur l’émergence du grand Autre (A), terme forgé par Lacan pendant l’enseignement de son Séminaire sur Les Psychoses et repris dans le schéma L.

Nos collègues de la Section clinique d’Aix-Marseille ont abordé par différents angles ce terme de grand Autre, parcourant le contexte de l’enseignement de Lacan des années 1955 à 1960 entre les Séminaires Les formations de l’inconscient et Le désir et son interprétation, et les textes afférents des Écrits.

Cet Autre, sur lequel nous nous attardons ici, est d’abord celui qui nous indique l’aspect structurel et solide, celui qui rappelle que les lois de l’inconscient sont du même type que les lois du langage. L’Autre comme lieu du code, comme « trésor de signifiants ». Endroit où ronronne « l’automaton », lieu de la parole ordonnée par le Nom-du-Père – l’Autre de l’Autre. C’est dans et par ce discours de l’Autre que va être marqué le sujet dans son corps.

Puis nous verrons ici comment Lacan, avançant dans son enseignement, va aussi désigner l’absence de garantie de l’Autre, son incomplétude, le fait qu’« il n’y a pas d’Autre de l’Autre ». Suivant une démarche logiciste, comme nous le rappelle Jacques-Alain Miller, nous observons que le grand Autre « contient son propre signifiant1 », comme le catalogue de tous les catalogues. Malgré ceci, il manque le signifiant pour donner sens au sujet et normaliser la jouissance.

Source des transformations inédites, cet Autre est aussi porteur du vide, de la béance, d’où va naître le désir – car « ça parle dans l’Autre ». C’est par ce biais que nous accédons dans la clinique de l’Autre à une articulation avec le sujet. Du fait que « ça parle », nous savons que la demande, le transfert, l’interprétation, vont viser l’Autre du sujet, terrain où opère l’analyse.

Nous pouvons lire ici le parcours que chaque auteur a effectué pour illustrer cette clinique de l’Autre. Nos collègues apportent à leur lecture différentes vignettes cliniques – un rêve, un poème, des références à Hamlet – pour démontrer comment la psychanalyse va rendre compte du rapport du sujet à son Autre, qui ne sera pas le même selon le mode d’abonnement à l’inconscient, et selon que l’Autre réponde, ou pas, comme partenaire du sujet.

Dans une époque où la tendance est à consolider le déterminisme du « c’était écrit », validé par un discours aux allures scientifiques, explorer cette clinique de l’Autre nous permet d’ouvrir les voiles et de nous éloigner des fixités qui marquent le sujet et des velléités de dressage rééducatif pour rendre compte avec la psychanalyse de ce qu’il y a de plus intense et original dans l’existence du parlêtre.

Rosana Montani-Sedoud

Note :
1 Miller J.-A., « L’Autre sans Autre ».

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TRAVAUX D'UFORCA


Le sujet et l’Autre
Nicole Guey, Section clinique d’Aix-Marseille

À partir de sa définition fondatrice selon laquelle « l’inconscient est structuré comme un langage », Lacan accentue non seulement la dépendance signifiante du sujet au lieu de l’Autre, son aliénation, mais aussi la façon dont la structure se fonde sur une fonction essentielle celle de la coupure, et qui s’articule maintenant, dans le développement de mon discours, comme fonction topologique du bord... Lire la suite »

La condition du sujet dépend de ce qui se déroule en l’Autre
Françoise Haccoun, Section clinique d’Aix-Marseille

Ce qui se déroule en l’Autre est articulé comme un discours. De ce discours, le sujet ne peut être intéressé que s’il est partie prenante. Il l’est en effet, souligne Lacan en se référant au schéma L... Lire la suite »

« L’inconscient, c’est le discours de l’Autre »
Sylvain Garciaz, Section clinique d’Aix-Marseille

Le sujet parlant en analyse fait l’épreuve de ce qui se dit à son insu, de ce qui l’agit sans qu’il puisse en avoir le contrôle. Comme le dit Lacan dans Les formations de l’inconscient en 1957 : « une fois que vous êtes entré dans la roue du moulin à paroles, votre discours en dit toujours plus que ce que vous n’en dîtes »... Lire la suite »

« Le désir de l’homme est le désir de l’Autre »
Ana-Marija Kroker, Section clinique d’Aix-Marseille

Cette phrase est extraite du texte « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », écrit en 1960, soit deux ans après sa présentation au Colloque international à Royaumont, en juillet 1958. Le style est politique. Lacan reprend point par point les dérives postfreudiennes en matière de doctrine et de pratique... Lire la suite »

« Il n’y a pas d’Autre de l’Autre »
Philippe Deveza, Section clinique d’Aix-Marseille

Lacan a désigné par une formule l’absence de garantie de l’Autre : « il n’y a pas d’Autre de l’Autre ». Énoncée au cours de l’année 1959, dans son Séminaire VI, Le Désir et son interprétation, cette formule reprend la proposition avancée pour faire valoir l’écriture logique de S(Ⱥ) : « le signifiant qui fait défaut au niveau de l’Autre »… Lire la suite »


NOS LANCEURS D'ALERTE


L’envers du numérique
Robots suicidaires ou machines tueuses ?
Quentin Dumoulin

Il est de notoriété publique que la toile ne dort jamais, ni ne prend de vacances. La preuve en a de nouveau été apportée, après que le Washington Harbour, centre commercial de standing de Washington DC, ait vu l’un de ses robots androïdes affectés à la surveillance se jeter dans la fontaine du hall d’entrée du building… Lire la suite »

Échos des livres
Une (re)construction du père
Nicolas Jouvenceau

L’écharpe rouge, d’Yves Bonnefoy, nomme tout ensemble un fragment poétique inachevé de 1964 et son analyse rétrospective par l’auteur, cinquante ans après. L’un des axes de sa lecture renvoie à ce que je rapprocherais d’une « clinique du père » – à l’heure de la disparition ou du retrait de l’évidence de ses Noms… Lire la suite »


LACAN SENS DESSUS DESSOUS


Myriam Chérel interviewe Dominique Miller

Myriam Chérel interviewe Dominique Miller, psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP, à partir d’un extrait de l’« Acte de fondation » de Jacques Lacan : « aussi seul que je l’ai toujours été dans ma rapport à la cause psychanalytique ». Lire la suite »

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