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Publié le mardi 28 décembre 2021

Université Populaire Jacques-Lacan

IRONIK ! – Décembre 2021

Le bulletin Uforca numéro 49




 LE RIRE d'EOLE


Nostalgie dialectique


Vème siècle avant J.-C. : Socrate vise, par ses questions, ce qui est insu de ses interlocuteurs. Il draine avec lui ses acolytes sur l’agora, tous fascinés par l’aiguillon de son désir, qui s’appelle vérité. Socrate cherche à la débusquer. Que la lumière soit faite sur ce qui demeure tapi.

Pour ce faire, presque tous les moyens sont bons, surtout le langage, lorsqu’il se fait question. Socrate est-il un rhéteur ? Si la rhétorique est l’art de bien parler, Socrate n’en veut pas ; moins lui importe la forme que le fond. C’est d’ailleurs l’objet de ses joutes avec les sophistes en général et Gorgias en particulier, dans le dialogue du même nom. Puisque les sophistes enrobent leurs propos et misent sur le bel habillage, Socrate n’y voit que l’art du mensonge. Ses efforts pour présenter chacune des étapes de l’argumentation est un déshabillage des étapes de la pensée.
C’est pourquoi, lorsque l’on lit les dialogues platoniciens, il n’est pas envisageable d’en perdre une miette ; sauter une ligne est un crime de lèse-majesté. C’est là le sérieux de la dialectique : la démonstration se veut dans son entièreté. Les propositions particulières sont comprises dans les universelles, tel un jeu de poupées gigognes où l’on ne peut s’autoriser à flâner, à papillonner, à attraper ce qui nous arrange. Il faut déplier tout cela, revenir aux sources, repérer les propositions, crayon à la main, lire, relire et parfois même faire un schéma pour ne pas s’en retrouver déboussolé.

Aujourd’hui, il est de nombreux domaines où l’art de parler supplante l’argumentation. À l’ère de la post-vérité, on se moque bien du terreau, des origines et de l’historicité. Qu’importe, au final, entend-on attristés : tous se valent… Hacher en petits morceaux les raisonnements, garder les parties qui plaisent parce qu’elles claquent, et ne rien vouloir savoir du parfum brun qui les embaume. À l’opposé du déshabillage de l’argumentation et de l’entrelacement des arguments, les idées déboulent comme des blocs. Et la certitude comme réponse est aussi l’outil permettant de ne surtout pas toucher ni déplier une argumentation déjà fragile, discutable, aux antipodes de l’éthique.

Ce numéro d’Ironik ! explore les confins des territoires de la science, de la croyance, de la vérité et de la certitude. Bonne lecture !

Pénélope Fay

Accéder directement à IRONIK ! n°49 et son contenu


 SOMMAIRE :


TRAVAUX D’UFORCA

A LA UNE


L’expérience délirante entre la variété des croyances et l’insupportable certitude
François Leguil, Section clinique de Paris - Ile-de-France

« Les certitudes transmises par la science ne requièrent pas l’engagement de notre foi. Aussi sont-elles à distinguer du statut de la certitude dans la psychose. Il n’est pas pertinent d’affirmer que nous croyons à la loi universelle de la gravitation. On n’adhère pas à une loi scientifique lorsqu’elle est dûment prouvée : on lui obéit. Elle ne dit rien de notre singularité subjective qui rendrait nécessaire d’y croire ou pas ». Lire la suite


NOS DERNIERES PUBLICATIONS


En quoi la forclusion du sujet par la science laisse-t-elle le champ libre aux paranoïas collectives ?
Dominique Laurent, Section clinique de Paris - Ile-de-France

« Le sujet de l’inconscient selon Lacan est aussi vide que celui de la science. Il est irréductible à toutes les manifestations d’un moi conscient. Le sujet est d’emblée division par où se manifestent des pensées qui ne sont pensées par « personne » ». Lire la suite

La croyance dans l’enseignement de J. Lacan
Fabian Fajnwaks, Section clinique de Paris - Ile-de-France

« Il y a certitude où il y a sens plein. (…) Le néologisme est un mot tellement plein de sens, que le sujet ne peut pas dire ce que ça veut dire ». Lire la suite

Egarements
Corinne Rezki, Section clinique de Paris - Ile-de-France

« L’orientation analytique lacanienne permet, quant à elle, une lecture de la souffrance psychique au cas par cas. Dans la dialectique de l’expérience s’extrait une logique. Logique qui elle-même rencontre ses impasses qui rendent la théorie vivante de ses apparentes contradictions. Une théorie qui s’ordonne d’un discours, celui de la psychanalyse et de son éthique ». Lire la suite


LIRE AVEC

Il s’agit de lire avec Lacan les expressions du discours contemporain. Et de lire Lacan avec, comme points d’interrogation, ces déclinaisons.

HABEAS CORPUS
Catherine Lacaze-Paule, La psychanalyse, l’organe et le signifiant

« Avec la psychanalyse, on peut distinguer l’identité – qu’elle soit de genre (ou d’autres, nationale, régionale ou raciale) – qui tient au corps que l’on est, de l’identification qui tient, elle, au corps que l’on a. L’un conduit à un renforcement de la ségrégation ou de son sentiment, l’autre vise et produit une déségrégation. ». Lire la suite

L’AMOUR EST UNE MARGUERITE
Vanessa Sudreau, Enigme de l’énigme

« Nous rencontrons Thérèse au sortir de son procès. Libre – car son mari a fait en sorte qu’elle le soit – bien que Thérèse ait attenté à ses jours. Tout le temps du procès, Thérèse retrouvait son mari, le soir, pour établir une version des faits sensée permettre d’obtenir l’acquittement… » Lire la suite


LACAN SENS DESSUS DESSOUS

Dalila Arpin interview Camilo Ramirez

Camilo Ramirez a choisi de commenter cette phrase de Lacan « Le désir de l’Autre est appréhendé par le sujet dans ce qui ne colle pas, dans les manques de discours de l’Autre, et tous les pourquoi ? de l’enfant témoignent moins d’une avidité de la raison des choses, qu’ils ne constituent une mise à l’épreuve de l’adulte, un pourquoi est-ce que tu me dis ça ? toujours re-suscité de son fonds, qui est l’énigme du désir de l’adulte ». Lire la suite


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