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Publié le samedi 2 octobre 2021

Les membres proposent... 2021-22 - Verneuil d’Avre & d’Iton

Atelier « Psychanalyse avec les enfants »

Les mardis 12 Octobre - 18h30, 23 novembre, 14 décembre 2021, 25 janvier, 1er mars, 3 mai et jeudi 2 juin 2022 - 19h

L’atelier « Psychanalyse avec les enfants », à Verneuil, a repris ses activités et s’inscrit dans le cadre de l’ACF-Normandie. Lison Blin l’illustre joliment cette année de son coup de crayon, merci à elle !

Il propose aux participants d’exposer des vignettes cliniques ou des cas de leur pratique avec les enfants, de discuter et interroger ensemble ce que nous pourrons en extraire, et d’en éclairer des points avec des références prises dans des textes psychanalytiques d’orientation lacanienne. Dans ces cas, nous chercherons à faire valoir la dimension du sujet et l’importance de la parole ; les concepts que nous mettrons au travail nous permettront de questionner le cas. Quelques séances dans l’année pourront être l’occasion d’approfondir un point, avec un invité.

Dans le cadre de notre travail, nous gardons également à l’horizon la 7e journée de l’Institut de l’Enfant (2023) - « Parents exaspérés-enfants terribles », pour laquelle Daniel Roy nous a offert un texte d’orientation précieux . Cet argument et les travaux de l’Institut de l’enfant nous serviront selon les cas à interroger notre clinique, pour continuer à travailler tout au long de l’année.



- Mardi 12 octobre :

Laurence Morel présentera une courte vignette de sa pratique avec les tout-petits, qui permettra de questionner l’articulation avec le fort-da mis à jour par Freud. Nous parlerons également dans ses grandes lignes du texte d’orientation vers la 7e journée de l’Institut Psychanalytique de l’Enfant - « Parents exaspérés-enfants terribles » (Daniel Roy) - et discuterons avec les participants de la formule de cet atelier pour cette année.



- Mardi 23 novembre :

Corinne Poulain, psychologue à Amiens, et accueillante au Laep « Le jardin bleu » présentera un exposé à partir de sa pratique avec les tout-petits et leur famille.
Laurence Morel, psychologue à Verneuil, et accueillante au Laep « Les petits pas » fera un retour sur l’exposé de sa clinique avec les tout-petits présenté lors de notre dernière séance, en l’éclairant avec ce que la psychanalyse nous apprend sur le « Fort-da » (nous nous appuierons notamment sur les textes de Freud1, Maryse Roy2 et Esthela Solano-Suarez3)

Notes :
1 S. Freud, Au-delà du principe du plaisir, Quadrige, PUF, 2013, p.12
2 Maryse Roy, « L’enfant du Fort-da », Peurs d’enfants, Collection de la Petite Girafe, Navarin, 2011, p.160
3 Esthela Solano-Suarez, « Dante et le Fort-da », La petite Girafe n° 31, p. 19



- Mardi 14 décembre :

Cendra Lhommelet présentera une vignette clinique.



- Un, deux, Trois ! Dans l’après-coup des trois premières séances...

Nos deux premières séquences de travail nous ont permis d’évoquer la clinique avec les tout-petits : Dans l’une, le jeu de l’enfant -recueilli par Laurence Morel et les accueillants dans la clinique d’un Lieu d’accueil enfants - parents - et les premières vocalises signifiantes de l’enfant ont permis de saisir cette mise en place primordiale de l’action du signifiant sur le monde du tout-petit avec le Fort-Da ; dans l’autre, l’accueil dans un LAEP là aussi, par Corinne Poulain, a illustré comment une mère et son tout-petit peuvent inventer comment se séparer.

Pour notre 3ème rencontre de l’année (14/12/21), Cendra Lhommelet nous présentait le cas d’un enfant de 11 ans, reçu en institution, pour qui les mots ne font pas bord, impuissants à colmater la brèche où le réel s’engouffre - laissant ce jeune sujet dans un état de déréliction ; toute scansion de fin de séance est impossible, le laissant comme mort : soit au sol, il « fait le mort » et rien ne peut le ramener « à la vie » ; soit au bord de la fenêtre par laquelle il menace de se jeter en lançant cet ultimatum : « C’est nul ! je vais me buter de toute façon ! » -répétant là les mots du père lui-même quand l’enfant va mal- et promettant de « sauter ailleurs ! », opposant un « j’en ai rien à foutre ! » … quand le corps de sa psychologue fait barrage à ce passage à l’acte ; elle montre sa préoccupation, son désir de ne pas le laisser se faire du mal, lui dit qu’elle s’enquiert pour cela de l’aide de la directrice, de collègues ... Elle invente alors pour lui dans les séances ultérieures, un ailleurs : sauter par la fenêtre est interdit, mais allons dehors -par la porte en somme ! Cendra s’appuie d’un travail à plusieurs possible dans l’institution, où la directrice, l’éducatrice, le stagiaire trouvent toute leur place et permettent à l’enfant de sortir de cette « bulle » infernale avec la mère dont elle nous a parlé. L’enfant trouve à prélever un objet dans le bureau de sa psychologue, et avec cet objet, puis un autre et un autre, commence à construire une chaine métonymique dans laquelle son corps peut trouver à se loger : il peut être attendu par l’Autre et formule son appel : « Cendra, attends-moi ! Tu t’en fous de moi ? J’m’en fous, je veux plus te voir … non, j’ rigole ! ». Le laisser-tomber radical de l’Autre se tamponne et se met en jeu dans la parole et avec le « faire semblant »
Dans l’atelier jardin, il fabrique une « maison à insectes », « solide », « sans trou », qu’il laisse là pour les vacances d’été…
Mais quand il doit supporter le départ temporaire du stagiaire, c’est à nouveau l’impossible qui surgit. Cependant, après avoir dans un premier temps rageusement troué la feuille avec la trace écrite du prénom de celui qui s’absente, il peut s’emparer de la proposition de sa psychologue de lui écrire pendant son absence ; il peut passer alors d’un « Vivien s’en va ! », désespéré, à un « Vivien au revoir ! » qu’il peut lui adresser en attendant son retour. Une absence sur fond de présence trouve à s’inscrire, dans un nouage permettant de border le trou…
C’est un trajet de 2 ans, étayé par l’écoute orientée par la psychanalyse lacanienne de sa psychologue.
Ce travail a fait résonner pour moi ce que Véronique Mariage soulignait avec Esthela Solano Suarez lors de la matinée du CERA de décembre, pour s’orienter dans le travail clinique avec ces enfants si déboussolés : que ce ne soit pas le fantasme du clinicien qui soit à l’œuvre pour le traitement (soit mettre en œuvre « ce qui serait bon » pour l’enfant), mais qu’un désir de savoir puisse émerger et que ce soit cela qui guide le clinicien. Ne pas en rester donc avec ce désir au nom duquel l’intervenant s’est engagé auprès d’un enfant, mais que ce qui cause son désir puisse se transformer en désir de savoir. J’avais trouvé cette note de Véronique Mariage très éclairante -elle qui témoignait de ce qui lui avait donné envie de rester 40 ans dans cette institution pour enfants autistes, de ce qui l’avait animée pendant tout ce temps, qu’elle avait trouvé « passionnant » ; témoignant de son désir à elle de soutenir le travail des intervenants lors des réunions cliniques où s’élabore ce savoir, pas à pas : cela relève de l’analyste et du directeur thérapeutique soulignait elle, c’est à dire d’un qui a pris suffisamment dans sa cure la mesure de ce qui cause son désir et qui peut mobiliser le désir de savoir en le décomplétant ; quelqu’un qui peut soutenir de passer de ce qu’on ne sait pas à un autre je ne sais pas -et pas un « Alors ce sera comme ça ! » : c’est-à-dire quelque chose qui permet de laisser place à un trou, une place vide, pour autre chose.

Cette soirée de travail de notre atelier de psychanalyse avec les enfants, passionnante à coup sûr elle aussi, a permis de faire vibrer notre désir de savoir ! Trouver à aimer s’intéresser aux concepts que la psychanalyse lacanienne nous permet d’interroger pour éclairer la clinique : passionnant ! Non pas un savoir dogmatique qui écrase, mais un désir de savoir qui allège et nous surprend !

Voilà donc le fil que nous allons continuer à suivre, et qui nous a porté à nous interroger pour la prochaine séquence sur la question de « qu’est-ce que se construire un corps ? »

D’ici là, nous vous souhaitons une très belle nouvelle année 2022, et de très beaux moments de travail ; nous nous réunissons en Zoom … n’hésitez pas à venir nous rejoindre !

Rendez-vous le 25 janvier 2022, à 19h, en visio grâce à un lien de connexion qui sera envoyé aux participants.

Laurence Morel



- Mardi 25 janvier : Qu’est-ce que se construire un corps ?

Fabienne Lancelle éclairera la séance avec l’apport de Lacan sur « Le stade du miroir » ; Maryvonne Bornier, Jean-Pierre Coriton et Laurence Morel illustreront cette séquence d’une vignette clinique extraite de la clinique du tout-petit aux « Petits Pas » (LAEP l’association Chemins d’enfance à Verneuil)



- Mardi 1er mars :

Nous poursuivrons des lectures sur « le stade du miroir » et des séances cliniques autour de l’accueil en LAEP



- Mardi 3 mai :

Nous écouterons et discuterons la présentation d’un cas clinique, présenté par Maryvonne Bornier et Jean-Pierre Coriton, d’une petite fille de 2 ans aux Petits Pas, à la rencontre de son image dans le miroir. Nous continuerons à étudier la question de l’image spéculaire dans la construction psychique de l’enfant.



- En mai...

...nous avons conversé avec Maryvonne Bornier et Jean-Pierre Coriton au sujet d’une enfant et de sa maman, reçues aux Petits Pas, Lieu d’accueil Enfants-Parents ; suivis avec eux combien l’accueil dans ce lieu -ce lieu que l’on aime présenter comme « lieu d’accueil, d’écoute, de parole et de jeu » -, a permis l’émergence d’une parole, tant chez la maman que chez l’enfant. Cette parole était restée en souffrance, depuis longtemps, et après les premières démarches qu’elle avait faites, s’inquiétant pour son enfant qui ne parlait pas, hurlait du matin au soir, restait étrange. Elle avait été accueillie par des paroles standardisées, féroces, où « l’accent est mis à l’injonction1 » comme le souligne Serge Dziomba dans l’argument de notre prochain colloque sur le thème de la parole, auquel nous vous invitons chaleureusement, des mots qui avaient fait violence et l’avaient isolée, la laissant coupable d’avoir un rejeton si peu conforme à l’idéal du bébé que l’on attend, coupable de ce qu’elle faisait ou ne faisait pas : « Vous voulez l’empoisonner ? -avait fustigé la médecin examinant le nourrisson présentant des symptômes allergiques ; ce n’est pas un veau, arrêtez immédiatement l’allaitement !  ». Et encore : « Votre enfant est autiste ! - avait lancé l’orthophoniste dès la première séance – prenez rendez-vous au CRA pour qu’elle y passe des tests ! » …

Elle était arrivée, en pleurs, aux Petits pas, sa fille hurlant de terreur au moment de franchir notre seuil ; nous avons pris le temps d’apprivoiser avec douceur cette petite fille étrange et sa maman affolée. Elle a investi cet espace pour elles comme un lieu où elles étaient attendues, où on ne la jugerait pas, et où l’enfant trouvait sa place. Marie s’est approprié les jouets, à sa manière, a commencé à nous regarder, à s’approcher des autres enfants et vouloir les rencontrer, là encore, d’une façon non standard, à faire entendre sa voix en chantonnant de douces mélodies, à s’intéresser à cette drôle d’image que lui reflétait la surface du miroir lorsqu’elle s’y regardait, puis nous dire « au-revoir », etc. ; Marthe a pu se décider sur les démarches qu’elle voulait pour son enfant, et celles qu’elle ne voulait pas : décidant qu’elle laisserait le temps à sa fille de grandir, et de voir le moment voulu ce qu’il fallait comme aide supplémentaire. Marie est entrée à l’école, nous ne l’avons pas revue ; ce fut une belle rencontre, nourrie par des paroles fécondes2 !

Notes :
1 Colloque de l’ACF en Normandie « Quelles paroles pour quelle pratique » ; 4 juin 2022, Val-de-Reuil.
2 Id.



- Jeudi 2 juin :

Nous écouterons Lynda Llhotte nous parler d’une rencontre avec un jeune enfant.


Atelier « Psychanalyse avec les enfants »

Les mardis 12 octobre à 18h30, 23 novembre, 14 décembre, 25 janvier, 1er mars, 3 mai et jeudi 2 juin à 19h

Cet atelier va se poursuivre en visioconférence pour le moment, grâce à un lien Zoom qui sera adressé aux participants.

Pour participer, merci de contacter la responsable : Laurence Morel

Participation aux frais : 5 € par soirée ou 25 € pour l’année et pour l’ensemble des activités et séminaires proposés par l’ACF-Normandie. Réduction de 50 % pour les étudiants.


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