Publié le jeudi 25 juin 2020

L’Edito de la déléguée régionale de l’ACF-Normandie

Calligraphies

Juillet 2020

« En Juillet 2019, François Gonon, professeur émérite de neurobiologie au CNRS, expliquait que les risques de voir surgir une maladie mentale dans une population donnée ont partie liée avec les risques dits psycho-sociaux. Cela apparait dans les statistiques. « Plus les inégalités sont grandes, sur un même territoire, plus la prévalence des troubles mentaux augmente dans la population la plus pauvre¹. » Il donne également un chiffre qui me paraît terrible : la prévalence des grossesses adolescentes pour mille habitants est de 4 en Hollande et de 42 aux USA. J’espère que, alors que l’Amérique éternue, nous ne nous enrhumerons pas ! Relisant le numéro 40 de Mental où ont été publiées ces réflexions, je trouve à ce texte des allures de prédiction.

Un autre article récent a retenu mon attention, cette fois dans l’édition numérique du Point le 21 Juin. Il est question « d’hystérie collective ». L’auteur, Peggy Sastre, met à la suite des « exemples » récents ou pas. Ce que je retiens : « la contagion » qu’elle souligne. Mais elle ajoute que cette contagion passe par « l’émotion ». Oui ! En effet, l’émotion, que nous avons tendance à appeler jouissance, peut investir l’imaginaire, et même condenser en un objet. Mais elle met l’accent sur la « fonction adaptative de premier ordre qui est la communication ». Et elle précise que le langage « est petit joueur » face aux « émotions ». Oui, c’est bien cela, le langage « est petit joueur » dans la fonction de communiquer, même si il est « plus précis et surtout moins rapide ».
Là, j’ai un doute. Comment expliquer à propos de « contagion », que les mots « racisme dans la police » soient devenus si contagieux, en dehors des contextes ? Et qu’ils suscitent de telles colères ? Et cette « rumeur » presque une holophrase : « violence police », se manifeste aussi en Allemagne ! N’est ce pas la contagiosité du signifiant ? Sans égard pour un sens ou un sujet qui disparaît, et laisse un objet de haine.

L’annonce de la reprise des activités « comme avant » ou presque, ne s’est pas accompagnée me semble-t-il du soulagement général que j’attendais naïvement. Nous restons frileux, à nous déplacer, à faire des projets, à nous rencontrer. Il y a ce qui est sens dessus dessous, par exemple le ménage dans le Centre Médico-Psychologique où je travaille. C’était la dernière des préoccupations de la machine administrative qui n’avait qu’un mot à la bouche : économies. Et voilà que c’est devenu un sujet très sérieux, au point de me recommander d’avoir moins de consultations, et de finir plus tôt, pour que le ménage soit fait à temps. Et il y a ce qui continue, c’est-à-dire les activités de l’ACF qui reprennent régulièrement. Les projets aussi sont investis, comme une après-midi de travail, sur le thème du malaise dans la Santé Mentale. Mais chut ! Nous en reparlerons !

La préparation des Journées de l’Ecole, sur le thème « Attentat sexuel » se poursuit par Zoom ou encore par « préparation » en petits groupes. Les arguments sont parus, et déjà discutés. Des cartels se forment.

Le séminaire qui étudie Litturaterre aura lieu le jeudi 25 juin à la maison de la psychanalyse, à 20h 30. C’est Marie Izard qui présentera sa lecture.

Le 27 juin, le séminaire Janus, en deux parties, présentera Alpha plus Bêta à partir de 14h30. C’est « un lieu pour parler théorie » comme le dit le sous-titre. Les détails sont dans l’article. Il aura lieu encore une fois par visioconférence. Le premier juillet ce sera l’autre partie du Séminaire Janus, Schmilblick, un lieu pour parler des pratiques, qui aura lieu à la Maison de la psychanalyse à 20 h.

Enfin, le séminaire interne pour sa troisième séance va reprendre le 4 Juillet. Un groupe décidé nous présentera la dernière partie des conférences de Jacques-Alain Miller. Nous vous invitons à venir nous rencontrer à 14h30 ce samedi 4 juillet à la Maison de la psychanalyse. Je rappelle que ce séminaire est fermé, qu’il est prévu pour les membres de notre ACF en Normandie. Que les « non membres » souhaitant participer me contactent par mail

L’équipe du local sera attentive à ce que vous puissiez disposer de gel hydro-alcoolique, et toutes les conditions nécessaires au respect des distances préconisées seront assurées. Nous vous attendons nombreux !

Enfin, la Librairie sera tenue par Marion Maurel qui a accepté de prendre la suite de Jozef Leysen, empêché de poursuivre. On peut contacter Marion Maurel par mail

Au plaisir de nous retrouver, et de partager des questions mises à l’épreuve de l’étude de la psychanalyse, avec la voix, et l’image ou en présence des corps,

Catherine Grosbois

Note :
¹ Mental, n° 40, p. 78.

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